Le Danemark – de l’Empire à la Coopération

“Denmark has changed over the centuries, from being a powerful nation controlling the Baltic to being a small country finding its voice in alliance with other nations…”

Cette citation que j’ai emprunté au Musée national du Danemark résume très bien ce que j’ai appris lors de cette journée à Copenhague.  La première fois dans ce pays très riche d’histoire, comme bien des pays d’Europe.  Car on l’oublie souvent, le Danemark était l’une des nations ultra puissantes du Moyen âge et ce jusqu’au 18e siècle.  Les puissants vikings sillonnaient l’ensemble des mondes connus, afin de s’enrichir et de grandir.  Leur puissance guerrière a non seulement traversé les âges, mais aussi inscrit à jamais leur histoire dans l’imaginaire collectif de l’humanité de notre époque.  Mais en fait, qui sont il vraiment?  Des guerriers sanguinaires assoiffés de sang, un peu imbéciles et sans pitié que nous on décrit les jésuites et les religieux de cette époque?  Des bêtes immondes qui tuent pour le plaisir et pour piller les pauvres déshérités du moyen âge?  En fait la réalité est beaucoup plus nuancée, comme nous nous en doutons bien.  Donc sans vouloir faire l’apologie de cette histoire, et surtout pas vous faire un cours d’histoire sur le Danemark, voici ce que j’en ai appris, à travers mes visites et mes impressions. 

L’hotel de Ville de Copenhague

Je tiens à dire que je ne prétends pas tout vous décrire et avoir raison sur tout, et je fais volontairement des raccourcis afin de vous expliquer simplement les grandes lignes afin de comprendre ce magnifique pays que je découvre de jours en jours.

En premier lieu, je suis arrivé ici un samedi après-midi du 25 février 2023, soit en hiver.  Et en sortant de l’aéroport, on ressent franchement un « calme » surprenant.  Pas de chauffeur de taxi pour tenter de nous convaincre, personne qui se bousculent pour aller plus rapidement, juste un pas normal vers une sortie, qui est en fait…. Très grande et avec assez peu de gens pour l’espace disponible.  J’ai fait pas mal d’aéroport dans ma vie, mais j’ai rarement eu cette impression de calme en arrivant dans un nouveau pays.  En fait en sortant de l’avion, vous dédallez dans un véritable centre commercial, remplis de boutique de toutes sortes, toutes plus chic que les autres.  Les corridors sont grands, aérés, personne ne cours, tous marche vraiment très longtemps pour se rendre à la sortie bagage.  C’est ainsi que j’ai reconnu l’aspect « marchands » que je vois de plus en plus dans les aéroports, ou finalement l’expérience client est bien fait, afin de pouvoir profiter de l’appétit consommateur de tous. Et finalement, à la sortie, pas de cohue, quelques personnes, des taxis bien alignés qui attendent leurs tours dans leur voiture afin de prendre les voyageurs.  Tout se fait dans l’ordre et dans la paix…

Les petites rues piétonnières

Après un « Velkommen » (bienvenue en danois), et un premier tour de la langue danois que je ne comprends absolument pas, je commence à allumer mes sens afin d’essayer de comprendre ce que je vois.  C’est une chose que j’aie toujours faire dans les premiers jours, juste écouter ou je suis.  Je ne parle que très peu de moi, et d’où je viens.  Je suis en mode écoute.  Je veux savoir, je veux sentir…. Je ne suis plus canadien, plus français, je suis un étranger qui essaie de sentir ou je suis.  Je pose des questions reliées à eux, leurs cultures, leurs préoccupations.  Le sport est souvent le premier sujet afin de cristalliser les passions.  J’observe et je mets mon radar en fonction.  

Mais tout comme on peut voir dans les films, tranquillement, je commence à percevoir les nuances dans les conversations et de reconnaitre des mots des expressions.  Bien que je sois à des « années-lumière » de pouvoir comprendre, je vois que le danois est en fait l’une des bases des langues « anglo-saxonne et germanique » et qu’en étudiant la linguistique, on comprend que finalement que de nombreux mots de l’anglais ou de l’allemand ont en fait des similitudes avec le danois.    

Un « Tak » bien senti (« merci » en danois) est très près de « thanks » en anglais ou de « Danke »  en allemand….   « Ja ou prononcer YA» pour « oui » ….   Et plus on avance, plus on prête l’oreille, on peut y reconnaitre une quantité de petits mots, et de petites expressions.  Donc, en fait, je pense que sans pouvoir aspirer à le parler, je pense qu’après quelques semaines/mois je pourrais comprendre une conversation normale…

Autrement, après 2 jours les Danois sont adorables, mais distants.  Une gentillesse toute réservée.  Je ne sais pas si c’est propre au peuple scandinave, mais le regard est franc et pétillant lorsque ça va bien, et grave et profond lorsque ça va mal.  Mais on reste à distance.  Pas d’esclaffe, juste un sourire franc ou au contraire des instructions claires et directes.  Par exemple, je suis entré dans un musée simplement pour regarder le plafond, je ne voulais pas acheter des billets.  L’agent m’a dit d’un ton gentil, mais direct qui ne laissait pas la place la discussion.  « Don’t stay there in the way! Come over there »….   Autre exemple, alors que je marche dans sur le trottoir et visiblement je passe de gauche à droite avec mon appareil photo à prendre plein de truc en photo et un danois me dépasse et me glisse en me dépassant d’un ton direct mais aucunement agressif «  Don’t go left and right like a monkey, someone will hurt you! ».

J’étais assez surpris de la remarque, mais comme j’ai dit, c’était direct, mais pas agressif.  C’était juste vrai.  Sa remarque était pertinente.  Il me disait de « garder ma ligne ».  Car oui ici, la discipline est de rigueur… Ici on attend son tour dans les lignes, on traverse aux feux verts, même s’il n’y a aucune voiture, on ramasse les déchets que l’on voit, même si ce n’est pas les notre, ici, c’est clean et propre.  Même les itinérants font attention et mettent leurs bouteilles vides dans les poubelles…. 

La petit rue commerçante piétonnière

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Je l’ai dit le Danemark a été une puissance dans son époque.  Les premiers « raids » viking connu venaient de Ribe, un village fondé au 9e siècle au Danemark.  Et ces raids se sont étendus en Europe, mais aussi jusqu’au plus profond de la Mer Noire, via la Volga, le fleuve de Russie, jusqu’à Rome et la Turquie, et sans compter les découvertes et la colonisation du Groenland et de « Vineland », le lointain Labrador et Terre Neuve au Canada.  Mais en fait, ces raids c’est beaucoup que du pillages, c’est un véritable système économique, qui a fait du Danemark une nation économique et militaire ultra puissante, qui bien plus que des vols, permettait à toute une population de vivre et de survivre.  À ce sujet, au Musée National du Danemark, il y a une exposition des plus intéressante sur cette vie ancienne.  On y voit la puissance de cette nation de pêcheurs qui a colonisé ensuite ce qui deviendra la Suède, la Norvège et plus tard une bonne partie de la Finlande.  La religion « Norse » qui vénérait le puissant « Odin » c’est imposé partout où les drakkars foulaient les eaux… Les Drakkars…. En fait non les « Langship » qui veulent en fait dire « les bateaux longs ».  Car en fait, les drakkars étaient uniquement les bateaux qui avaient une figure de dragon à la proue.  Des dragons afin de faire peur.  Et on pouvait très bien comprendre les pauvres religieux qui voyaient arriver ces hérétiques qui nourrissait leurs « Midgard » des ressources pillées.  Car en fait « Midgard » veut en fait dire « les fermes des habitants » ou les villages.

Les casques qui ont aussi la même fonction, celui d’effrayer l’adversaire!

Ce système était beaucoup plus qu’un système de pillage, c’était la preuve de puissance des rois, et ces aventures racontés par les « bard » ceux qui racontaient les aventures fantastiques des grands rois et qui permettaient à chacun de garder leurs puissances par les histoires.  Car il faut bien comprendre que dans cette société scandinave ancienne, la puissance des histoires racontées est beaucoup plus forte que la réalité.  Le roi qui avait connu de grandes aventures, et qui étaient connu partout dans le monde faisait des acteurs des personnages puissants.  Les rois se nourrissaient d’histoires apportant avec eux ces bardes, véritable reporter de l’époque, afin qu’ils puissent raconter partout les succès de ces héros.  Ces reporters sillonnaient ensuite le monde, à la gloire de ces guerriers tous puissants.  Et comme ces histoires devenaient de plus en plus héroïques au fur et à mesure du temps, les habitants de l’ensemble des mondes connus connaissaient ces héros effrayants, ou tout puissants avant même que les combats commençaient.  Ce qui fait que réellement dans les faits, lorsqu’un drakkar arrivait dans la région, en grand coup de « Gjallarhorn » (qui signifie littéralement « crier à travers une trompettes ») ces immenses trompettes au son unique et reconnaissable, la plupart des villageois s’enfuyaient dans les bois, laissant les récoltes et les trésors.  Seul ceux qui se rebellaient goutaient aux épées des vikings.

Les Gjallarhorn

Il faut le dire, les voyages étaient longs, et les raiders avaient intérêt à ne pas trop de battre.  Car, plus les combats étaient féroces, moins de chance les guerriers pouvaient revenir au village avec leur denrées et leurs trésors.  Et sans compter que bien peu de blessés pouvaient revenir à la maison.

Alors, lorsque l’on regarde de plus près l’histoire des vikings, on comprend qu’ils n’étaient en fait pas différents des autres peuples conquérants de leurs époques et des époques qui ont suivi dans les faits.  Mais surtout, ils savaient utiliser les médias de l’époque, les bardes, afin que leur guerre psychologique fasse son effet.  Et finalement, ils ne sont pas trop différents des nations guerrières modernes…

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La reproduction d’un Langship

Lorsque l’on parle des vikings, on oublie souvent qu’ils ont colonisé de nombreux endroits dans le monde, au grés des exils souvent forcé de leurs dirigeants, pris dans des guerres intestines politiques, comme les nations d’aujourd’hui.  Un grand nombre de villages le long de la Volga, la lointaine Russie sont en fait des anciennes colonies danoises, l’Islande qui a été un protectorat Danois jusqu’en 1944 tout comme Nuuk au Danemark, l’Anse au Meadows au Canada, la Hongrie, la Syrie et presque toutes les villes de Suède et de Finlande.  Les grands blonds aux yeux bleus aciers sont probablement des descendants de ces vaillants navigateurs qui sillonnaient un jour les mers.

Juste une petite carte des nombreux raids et destinations des vikings
Une carte de l’empire colonial après la renaissance.

Mais cette puissance c’est aussi étendu après la renaissance.  Après l’avènement du Christianisme, les Danois ont continué leur démarches commerciales.  Ils ont bien sur perdu l’Angleterre aux mains des anglo-saxons, ils ont étendu ensuite leur empire, comme les autres empires coloniaux de l’époque grâce à l’immonde marché de l’esclavage.  Des « Dansk Vestindien » les Indes de l’Ouest Danoise (devenu en 1917 les Iles vierges Américaines dans les Caraïbes, jusqu’au « Danske forter Africas vestkyst » -les Forts Danois de l’Afrique de l’Ouest- au Ghana (laissé au Britannique en 1850), et les deux comptoirs indiens de « Tranquebar et de Serampore » près de Calcutta jusqu’en 1845, les danois ont continué leurs démarches commerciales, devenant la 7e puissance coloniale dans le trafic d’esclaves africains, indiens et amérindiens (ce que l’ou oublie souvent…).  Une page d’histoire que les Danois aimeraient bien oublier, mais contrairement à bien des nations, est maintenant affirmé dans les musées et dans l’histoire danoise.

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Finalement je vous laisse ici avec l’histoire pour quelques temps.  J’en ai assez dit pour le moment.  Demain, je vous écrirai un peu plus sur le Danemark moderne et sur ce bijou d’architecture qu’est devenu Copenhague.  Je vous laisse quelques petites photos avec mes commentaires afin que vous puissiez voir un peu ce que j’ai vu!

Ciao ciao de Copenhague

Steph