Avoir 60 ans en Côte d’Ivoire ?

Franchement, j’aimerais avoir 60 ans en Côte d’Ivoire…. C’est une drôle d’affirmation de la part d’un occidental.  Mais plus je passe de temps avec les vrais ivoiriens, plus je me rend compte d’une chose c’est qu’il existe un véritable « respect » qu’on a oublié en occident. 

Cela fait maintenant 3 ans que je suis de retour en Côte d’Ivoire, en fait depuis une visite express en 2020 quelques mois avant une certaine gestion d’une pandémie dont on ressent toujours les conséquences.Donc malgré les limitations et les obligations je suis revenu ici en 2021 et aujourd’hui j’y suis encore.  

Déjà j’avais constaté avec respect toute l’importante qu’a Jocelyne, la jeune maman de 25 que j’ai rencontrée en 1989 qui est maintenant directrice d’école, mais plus que cela, responsable pédagogique, coordonatrice opérationnelle, responsable des ressources humaines, psychologue, orthopedagogue, conseillère maritale, juge de paix, gardienne de la foi, responsable de l’état… et j’en passe.  En fait elle est dans son école plus qu’une directrice, elle est là « sage ».  Et tous viennent à elle pour lui demander conseils sur toute une panoplie de sujets… pas toujours et rarement en lien avec l’école.  Jocelyne a 59 ans. 

Je l’ai aussi constaté avec mon frère et ami ivoirien Rolland, ancien daf et contrôleur dans de nombreuses entreprises et banques ivoiriennes maintenant à la retraite, ou il préside le Conseil de Senior de son quartier d’Abidjan.  Une fois par semaine ils se rencontrent oui pour se voir et discuter ensemble, refaire le monde certainement mais prendre des décisions importantes qui impactera tous le quartiers.  Dans d’autres circonstances, d’autres affaires, j’ai vu Rolland intervenir comme « sage » afin de régler des conflits relié à des factures non payé, des prestations non produites, des conflits personnel entre deux belligérants….  Alors le sage Rolland prend une décision, comme un juge « aux petites créances » le ferait.  C’est alors que la partie qui a perdu râle vigoureusement, mais se range devant la décision du sage.  Rolland a 65 ans. 

Et aujourd’hui dans le Village de Soghon Agban c’est avec Philibert ou j’ai passé la journée aujourd’hui ou j’ai vu encore l’impact de cette gouvernance par les sages.  Philibert, consultant de haut niveau qui a voyagé de part le monde dans le domaine de la gestion. Au cours de sa carrière il a présidé une multitude de projets majeur en Afrique. Sa famille est issue de ce village ou un Conseils des familles, véritable organe de gouvernance parallèle à la structure officielle, doit prendre des décisions difficiles.  Ces décisions auront certainement des impacts financiers important sur les actifs de la région.  La palabre est forte, les décisions sont critiques et beaucoup plus que la grandeur du village Ebrié. Phillibert à 68 ans


Avoir 60 ans ici, ce n’est certainement pas facile non plus, il faut bien voir les réalités économiques et sanitaires. Sans oublier que le statut social supérieur à un véritable impact sur ce respect. Mais une choses est sûr que je suis persuadé que peu importe le rang social il y a toujours un respect supplémentaire que l’on a envers les aînés.  Le passé est reconnu pour ce qu’il est « ce sont eux qui on ouvert la voie ».  On peut aimer, on peut ne pas être d’accord, mais il y aura toujours un respect profond et une acceptation que ces leaders étaient là avant et que dans leur vécu, il y a un peu de sagesse aussi.    

Et comme coach executif, on sent de plus en plus l’influence occidentale consommatrice, ou les vieux sont souvent considérés comme les « ringards », des « profiteurs », des « manipulateurs »…. Des vieux à jeter.  

Il y a des « vieux » qui le sont (ringards, manipulateurs , profiteurs…) mais la proportion est égale à celle des plus jeunes.  Pas la peine de tous les jeter en fonction des nouvelles « saveurs du mois »… 

Moi j’ai 55 ans.  

Bonne réflexion !

Stephane

le coach voyageur