Cambodge- La renaissance

Déjà la dernière journée dans ce magnifique pays, plein de contrastes et plein de doutes, mais ayant un magnifique avenir que le Cambodge.  Cet avenir, on le sent lorsque l’on observe un peu plus loin que les chantiers de construction, que les routes, que la pauvreté des villages. On le sent lorsque l’on va derrière les mots, derrière les apparences, derrière les images magnifiques qu’offre ce pays.  Cet avenir, on le vit lorsque l’on parle à cette nouvelle génération de jeunes adultes, cette nouvelle génération qui a connu les guerres seulement par les histoires de leurs parents, on le sent lorsque l’on va au-delà du « 1 dollar » et au-delà de la simple discussion relativement aux éléments de la visite, ou du prix.  Et pour finir, je dédie ce texte à tous ces jeunes entrepreneurs dans l’âme, qui construisent ce pays depuis la destruction. Ce jeune petit pays de 16 millions d’habitants, qui a survécu à l’une des plus grandes catastrophes de son histoire. Voici un petit bilan de ce dernier mois passé au pays de la pleine Lune.

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Je ne ferai pas la litanie des guerres successives qui ont touché le Cambodge depuis 1950 ni la description des atrocités de ces guerres.  Je l’ai dit, je dédie ce blogue au Cambodge d’aujourd’hui, celui que je vois avec mes yeux et avec mon cœur.  Je dédie ce blogue au Cambodge des gens et des personnes qui l’habitent, ceux qui ont à cœur ce pays.  Car lorsque l’on va au-delà des apparences, on se rend compte que cette jeune génération, ceux qui n’ont connu les guerres par le biais des histoires, voient autour d’eux ce pays en reconstruction.

Car il faut bien le dire, ici le pays est lui aussi dans une vitesse grand V.  Tout comme ce que j’ai vu au Vietnam, le Cambodge accélère cette croissance très rapidement.  Mais ce qui frappe ici, c’est bien sûr la présence de ces capitaux étrangers qui entrent à coup de millions dans ce petit pays qui en a bien besoin. Ainsi, les intérêts des oligarques chinois sont partout, et ils achètent des terrains par millions d’hectares, afin de mettre un pied à terre ailleurs.  Car la fantastique croissance de la Chine au cours des années a permis à des millions de Chinois de voyager, ce qu’ils ne pouvaient pas imaginer il y a moins de 20 ans.  Ces millions de chinois, qui ont accès maintenant aux joies du tourisme international voyagent partout, et nous le voyons bien dans nos pays occidentaux.  Mais en bon business man, les Chinois cherchent aussi à installer leurs structures ailleurs, et permettre à ces chinois d’être ailleurs. Ainsi, ici, un peu partout dans le pays, on voit des immenses projets de construction, passant par les plages de Sihanoukville où les Chinois ont complètement transformé la ville, par les campagnes de Battambang, par les montagnes de Kampot et de Kep, et surtout par les bâtiments modernes de Phnom Penh, ces projets immobiliers apportent une activité économique certaine. Bien que les Chinois préfèrent travailler avec leurs compatriotes, et que les retombées chinoises sur la communauté cambodgienne ne sont pas encore au rendez-vous pour le moment, je crois que ce mouvement est positif.

Car ce que l’on voit ici, ce n’est pas seulement des installations temporaires, fait pour des visiteurs temporaires, mais nous voyons de plus des installations permanentes.  Des complexes d’habitations, fait pour toutes les classes de chinois.  Oui, il y a certainement les tours de luxe, mais aussi de nombreuses installations permanente pour une classe moyenne chinoise, qui viendra certainement.  Ces habitations, beaucoup plus modestes que les installations de luxe, seront certainement habitées très rapidement. Et à mon avis, il est probable que la première génération de migrants soit encore assez recluse, mais inévitablement, les secondes générations s’installeront dans ce pays, créant ainsi, une nouvelle culture sino-khmère ici.

Mais ne parler que des Chinois, c’est aussi oublier un autre groupe qui s’installe ici rapidement.  Moins visible, moins explosif, et surtout plus humble, mais aussi déterminé, soit les Vietnamiens.  Je vous l’avais dit, j’ai adoré le Vietnam et leur puissance et leur détermination derrière les sourires.  Les Vietnamiens s’installent aussi rapidement, mais dans des secteurs précis, et plus particulièrement des secteurs clés de la consommation.  Ainsi, les Vietnamiens ont des intérêts dans le marché de la bière, des télécommunications de la nourriture, du bois, et des ressources de consommation.  Pour le moment, le Vietnam est le principal exportateur de denrées au Cambodge. Ainsi, eux aussi progressivement investissent des millions de dollars US dans cette ruée vers l’or que représente le Cambodge pour eux.

Parmi les forces en puissance, il ne faut surtout pas oublier la Thaïlande, qui est une machine industrielle, qui exporte ici une bonne partie de l’industrie lourde, comme les voitures, les motos, les besoins industriels, les structures, l’acier, dans le but de nourrir cette population qui est et qui sera encore plus en croissance dans les prochaines années.

Et bien sûr, moins visible, mais tout aussi important, l’implication japonaise ici devient aussi un élément clé.  Les Japonais investissent largement dans l’industrie touristique que ce soit dans la création de nouvelle attraction, d’infrastructure comme les transports (tout comme le futur métro de Hô Chi Minh Ville au Vietnam, construit en collaboration avec les Japonais).  Ici, le Japon prend aussi une place importante dans la reconstruction des différents sites archéologiques tel qu’Angkor, mais aussi partout dans le monde, supportant une multitude de constructions de temple bouddhiste dans les villages.

Les Occidentaux ne sont pas en reste.  Les Allemands, les Français et depuis quelques années les Canadiens et plus particulièrement les Québécois s’installent ici dans l’industrie de la finance et du savoir.  Ici les écoles, les banques, l’assurance et de nombreuses structures de support en capitaux des Cambodgiens sont supportées par cette nouvelle finance canadienne qui s’installe.  Ainsi, une filiale de la Banque Nationale « ABA Bank » c’est positionné comme la principale banque des jeunes entrepreneurs.  Et Manuvie, bien présent, gratte sa place comme compagnie d’assurance pour le peuple.  Des pas qui vont vers le futur de ce pays.

Et pour finir, il y a tous ceux que je n’ai pas vus, mais je sais qui sont bien présents.  Les coréens, les Américains, les Italiens, et les Turcs ont aussi des intérêts ici, sans que je puisse bien évaluer la portée de leur investissement.

Mais qu’en est-il des Cambodgiens dans cette « invasion étrangère »? 

Pour le savoir, il faut aller au-delà des peurs de l’immédiat.

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Nous l’avons vu, le Cambodge est un pays jeune. Cette petite population de 16 millions d’habitants, comprennent 5 millions d’enfants de moins de 14 ans, et moins de 700 000 personnes âgées de plus de 64 ans.  Ainsi la majorité de la population active à un âge médian de 24 ans. Ce qui veut dire en simple, que les jeunes dans la vingtaine et la trentaine représentent la majorité de la population active cambodgienne.  Et nous l’avons vu, ils sont très jeunes.  Ici, les travailleurs cambodgiens ont encore peu d’expérience, et bien sûr, avec l’héritage du passé, la majorité du savoir-faire, de la connaissance supérieure, a été éliminé par le régime de Pol Pot et n’a pu se reconstruire du temps de la guerre civile qui a duré dans les faits, depuis 1998. Donc, cette connaissance supérieure recommence tout juste à se rebâtir.

J’ai compris l’ampleur de cette perte au début de mon périple ici.  À Kampot, où j’ai visité une superbe ferme de poivre familiale, le « Boo Tree Pepper farm », ou Christopher Gow, un écossais installé ici avec sa femme khmère et ses trois enfants reconstruisent le savoir-faire millénaire de la culture du poivre biologique.  Ce très sympathique verbomoteur passionné m’a expliqué en long et en large comment il tentait par tous les moyens de retrouver ce savoir-faire millénaire khmer, qui a été perdu presque totalement pendant le régime de Pol Pot.  Ainsi, la culture du poivre, étant considérée comme une culture noble, a complètement été arrêtée pendant le régime de Pol Pot au profit de la culture du riz, et les sachants ayant été tous tués de ce fait. Ainsi, quelques Occidentaux, qui sont tombés en amour avec ce pays et ses gens, se sont installés ici dans le but de reconstruire.  Mais eux aussi voient l’industrialisation.  Ainsi, une mega installation industrielle qui se nomme « la Plantation » avec des intérêts français cette fois, installe ici un commerce de plus en plus important dans le but de reprendre le monopole de la culture du fameux poivre de Kampot.  Jadis à peu près seul, avec une installation familiale avec des moyens limités, se voit maintenant en bataille contre la grande industrie. Mais grâce à la passion que lui et sa famille khmers portent pour le projet, la communauté qu’il fait vivre autour de lui, je suis persuadé qu’il pourra y faire face.  Mais en changeant de stratégie.  Car lorsque l’industrie lourde arrive, il faut changer de stratégie. 

Christopher Gow et sa famille

Ces changements je les ai vus aussi chez d’autres expatriés.  J’ai rencontré aussi Stéphane Davos, lui belge installé au Cambodge depuis une vingtaine d’années.  Il a mis au point un complexe d’hébergement particulièrement axé vers une clientèle européenne nantie près de la rivière.  Dans un lieu enchanteur, il loue des maisons hautes au style khmer, qui recherche le calme et la sérénité.  Lui aussi, il voit l’arrivée des capitaux étrangers arriver à grands pas, et se demande un peu la suite de ce pays.  Ancien publiciste au Phnom Penh Post, il a vu évoluer les entreprises depuis les vingt dernières années.  Il a vu les entreprises cambodgiennes se construire, et se développer. Et c’est aussi lui, qui m’a sensibilisé à cette « classe moyenne cambodgienne qui se développe ».  Peu nombreux pour le moment, ces jeunes managers ont pris rapidement des postes de gestions afin de combler les besoins criants d’une économie en explosion.

Stephane Devos et sa fille

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Avec ce nouvel œil, j’ai ensuite rencontré Arun et Noy dans un hôtel de Phnom Penh.  Arun, jeune manager, ayant débuté il y a 5 ans dans l’industrie de l’hôtellerie est maintenant le « General manager » pour deux hôtels, dont un de luxe à Phnom Penh.  Étant lui-même originaire de la région de Kampot, il a construit sa carrière doucement, en voyant son pays changer.  Il a une ambition importante, celui de pouvoir aider les jeunes comme lui, qui n’avaient pas de moyen à construire leur vie.  Cette jeune génération construira celle de demain.  Ce sont eux les managers de demain, ceux qui deviendront éventuellement cette petite classe moyenne, qui contrairement aux plus nantis, n’ont rien à perdre et tout à gagner à s’investir et prendre des risques. Il est conscient du manque criant d’éducation supérieure des jeunes de son pays, et voit quelques parts l’arrivée de ses envahisseurs comme une menace pour eux.  Mais ils ont besoin de temps, de temps et d’éducation pour aller plus loin. Ils doivent apprendre à s’organiser afin de construire cette nouvelle élite cambodgienne, qui prendra un jour les rênes de l’économie.  En allant plus loin que les mots, nous avons discuté comment ce groupe de nouveau manager, ces quelques milliers de managers cambodgiens, qui pilotent les entreprises détenues par les capitaux étrangers, et de construire ensemble leur beau pays avec leurs rêves.  Arun rêve de construire ou de mettre en place une véritable école d’hôtellerie à Phnom Penh, qui pourra offrir plus que des cours, mais des programmes d’insertion sociale. Ces programmes permettront graduellement à cette nouvelle élite de prendre de plus en plus d’influence dans ce monde de compétition.  Car on le voit bien, le Cambodge est le nouvel eldorado des entreprises.

Arun et moi

En ce sens, de nombreux projets voient le jour un peu partout que ce soit à l’initiative des ONG, mais aussi des projets personnels.  À Kampong Chnang, un jeune chauffeur de Tuktuk, Vutuy et sa femme Seng ont mis en place une petite école fort charmante.  Cette petite école, construite à même les petits fonds qu’il peut ramasser comme guide touristique et de chauffeur de tuktuk permet à une douzaine de petites filles de 10 à 15 ans d’apprendre l’anglais.  Sans technique véritablement, sans programme, et surtout sans fonds extérieurs, Vuthy s’implique avec passion dans son projet, ramassant les outils qu’il peut trouver, et construisant son école brique par brique, morceau par morceau afin de permettre à cette génération d’aller plus vite, plus rapidement dans ce développement effréné qui se présente à eux.

La classe de Vuthy

Il y a aussi le projet de Pierre à Katrie, le sympathique jeune père de famille qui a repris l’hôtel d’un propriétaire australien il y a 4 ans.  Ce jeune homme de 32 ans cherche le moyen de faire prospérer ce petit établissement avec peu de moyens.  Mais grâce à ABA Bank, la filiale de la Banque Nationale, il a eu un petit prêt. Nous avons discuté comment il pouvait offrir des services complets, via Phnom Penh afin d’amener les touristes de qualité dans cette partie du monde.  Actuellement, il n’existe que très peu de structure et les touristes sont plutôt laissés à eux-mêmes.  Boulimique d’informations, il n’a pas pu faire d’études en affaire, mais il a la bosse. Et surtout, il est passionné.  Il veut vraiment que cela fonctionne. Dynamique, le soir même de notre rencontre, il a organisé un « meeting » avec ses futurs partenaires dans le but de mettre tout cela en place.  

Pierre et son fils

Borey, 30 ans est un autre exemple ce dynamisme et de cette passion.  Borey est guide touristique à Angkor, et il promène les touristes à travers les sites archéologiques.  Borey et son fidèle partenaire Tin offrent des tours de qualité, à ceux qui demandent un peu plus que « voici des vieilles pierres ».  Borey, ayant terminé ses études universitaires à Battambang, cherche définitivement à en savoir plus sur le monde qui l’entoure. J’ai remarqué chez lui une rapidité intellectuelle, une soif de connaissance et surtout une mémoire particulièrement développée, pas uniquement sur les sites autour de lui, mais d’ensemble de choses.  Lui aussi cherche à améliorer son monde.  Il reconnait que beaucoup de guides indépendants travaillent seuls, et tous n’ont pas le professionnalisme.  Il espère lui aussi organiser une association de guide, qui comme les « easyrider » au Vietnam qui organise des visitent à motos dans le pays, pourraient offrir des services de guide de qualité, pour une clientèle qui le demande. De plus, il espère offrir non pas uniquement des services ici à Angkor, mais offrir des services dans un grand nombre d’endroits au Cambodge. 

Tin, Borey et moi

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Mais une chose caractérise les Cambodgiens, c’est leur extrême gentillesse, et une certaine douceur.  Ils sont rieurs, mais jamais dans l’excès.  Ils sont gentils, mais jamais à l’excès.  Ils sont dans la retenue, et la discrétion.  Car je l’avais vu au début, ici, être discret, c’est plus qu’un état de fait, c’est dans leur nature.  

Ici, et plus encore qu’au Vietnam, les gens sont vraiment gentils et curieux.  Nous marchons dans la rue, nous allons d’une école à l’autre, partout les enfants nous arrêtent pour discuter et « parler anglais ».  Les premières fois, pour nous occidentaux, cela nous parait assez étrange au début.  De nature un peu méfiante que nous pouvons être en arrivant dans un pays que nous ne connaissons pas, il est difficile pour nous de concevoir que les gens veulent « juste être avec nous, sans nous demander de l’argent ou quelque chose en retour ».  Pourtant, pour une grande majorité d’entre eux, c’est ce geste qui est important. Certainement, si tu achètes quelque chose, ils seront heureux, mais plus importants, cette discussion, et cet échange. L’opportunité qu’ils ont d’apprendre en côtoyant les Occidentaux, est pour eux le meilleur cadeau.  L’argent est certainement bienvenu, mais plus important, ils veulent comprendre, apprendre sur le monde, échanger avec nous, qui venons de ces pays, et qui avons accès à cette culture internationale qu’eux n’ont pas accès.  Ils sont curieux et demandeurs.  Ils en veulent toujours plus.

En ce sens, vous me connaissez je suis un passionné, donc lorsque l’on parle d’apprentissage, je suis généreux.  Nous avons eu des discussions nourries avec Senghong, un jeune chauffeur de Tuktuk de Phnom Penh qui m’a introduit dans sa vie, afin que je comprenne bien cette vie au centre de l’activité.  Moon et Lisa qui m’ont présenté un petit peu de leur culture bouddhiste, Sok, nouveau moine passionné d’économie qui veut créer son entreprise, Arun sur le management des gens, et Borey sur la culture maya et les similitudes avec les Khmers, qui sont pourtant à 12 000 km de distance, sans oublier Vutuy sur leur projet d’école pour les jeunes du village… 

Senghong

Et j’en passe.  Ici dès que l’on ouvre la porte à la discussion, dès qu’il est question de transmettre des connaissances, ils sont plus que demandeur, ils sont boulimiques.  

Je l’avais remarqué à Sokkhim, la très gentille aubergiste de Kep.  Sokkhim et son mari ont repris le commerce de cette auberge après quelques années. Tout en service, et tout en sourire, ils répondent doucement aux questions et son disponible pour tous. Une attitude que l’on remarque partout. 

Sokkhim

Même chose à Phnom Penh, où l’équipe d’Arun, avec Moon, Lisa, Roochan, Tom, Sokoun, Natche et toute l’équipe du Feliz, et Nika à Kampong Chan.  Étant sur la ligne de front de cette industrie touristique qui se développe, ils vivent tous les jours ces changements rapides.  Mais malgré cela, ils restent gentils, serviables et positifs. Ils sont d’une gentillesse tellement attachante, que nous nous retenons pour ne pas les prendre dans nos bras. Ils sont juste TRÈS gentils.  Mais cette gentillesse tranquille est aussi un frein lorsqu’il faut faire sa place dans un environnement qui devient de plus en plus bruyant, et surtout lorsque cet environnement se rempli d’autres personnes beaucoup vocable comme les Chinois et les Vietnamiens. Ils voient bien que ces fortes personnalités ne prennent pas mal de place, et ils savent qu’ils devront garder leur propre place.

Moon, Lisa et Arun

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Ici à Angkor, j’ai pris la mesure de la force de l’Empire khmer du 15e siècle.  Ce peuple fier et puissant a résisté et conquis des territoires pendant plus de 6 siècles entre le 9e siècle et le 15e siècle.  Ayant une telle force de commerce, et une connaissance militaire complexe, utilisant les armes puissantes de l’époque, instaurant une puissance économique grâce au poivre, au bois, à l’eau et toutes les ressources naturelles de ce pays, les Khmers ont permis de l’élever à un tel niveau, devenant ainsi une des puissances du 14e sicle dans le monde.  Il a construit le plus gros complexe religieux au monde avec Angkor Vat.  Angkor Thom (qui signifie en Khmer la Grosse Ville d’Angkor) était beaucoup plus qu’un complexe religieux, c’était une ville complète avec une structure économique, urbaine et complexe.  Cette société a construit le plus grand espace urbain de son époque, comme les Mayas l’avaient fait dans la vallée du Yucatán à la même époque avec plus de 1 000 000 d’habitant, soit le double de Londres à la même époque.  Cet Empire fier de ses racines, profondément enraciné dans leur culture s’est développé et a réussi à grandir dans les puissances de l’époque, les Chams dans la partie est du Vietnam, les Chinois du Yunnan au nord, les Thaïs à l’ouest.  Des siècles de batailles et de résistance, afin de devenir une véritable puissance.  

Angkor

Aujourd’hui, le Cambodge n’est plus la puissance khmère de cette époque, mais un pays en reconstruction. Il faut bien le comprendre, ce pays renait de ses cendres.  Mais quelle renaissance ! Une renaissance qui se fait à une vitesse vertigineuse

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Ici comme ailleurs en Asie, les défis seront nombreux pour cette génération.  Le plastique est arrivé ici il y a moins de 10 ans, et déjà, on commence à voir les enjeux de la pollution.  On commence discrètement à voir des campagnes de sensibilisation, mais ce n’est pas évident pour cette société qui n’a pas encore d’infrastructure pour les traiter.  Pour le monde, la récolte de déchets de plastique se fait comme à l’ancienne, tout comme nous le faisions il y a moins de 50 ans. Stéphane Devos m’expliquait qu’à défaut de structures, la seule solution est de les bruler, avec les impacts que nous connaissons tant sur la nature que sur la santé des gens autour.  Des décharges sauvages s’installent un peu partout, à défaut d’avoir des décharges publiques.  Mais il faut bien le comprendre, le plastique ici est ce qu’était l’amiante pour les pays occidentaux il y a 30 ans.  C’est le produit miracle, jusqu’au moment où l’on se rendra compte des effets sur le long terme.  Je vois encore une quantité de gens juger ces nations qui jettent le plastique dans la nature, mais ils oublient que nous avons fait la même chose il n’y pas si longtemps.  Pire, nous continuons de le faire, mais nous installons nos décharges beaucoup plus loin… soit en Asie… Là encore, çà prendra du temps avant que les mentalités évoluent et que nous les premiers, cessions l’utilisation de ce plastique qui étouffent ces sociétés en développement.  Car il faut le dire, la plupart des sacs plastiques produits ici sont issus de compagnies occidentales et chinoises…

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Je quitte ce pays demain pour la suite des aventures.  Après un bref séjour à Bangkok, je pars pour le Myanmar, la dernière étape de mon voyage d’exploration.  Je garde un doux souvenir du Cambodge.  Lors de mon arrivée ici, j’avais comparé le Vietnam au soleil et à l’énergie, et le Cambodge à la Lune.  Le Yin et le Yang.  

Finalement, le Cambodge est bien la Lune, mais la lune pleine, avec une lumière importante.  La lune cambodgienne veille sur nous, mais elle illumine ce pays qui ne cherche qu’à grandir.  Des hommes et des femmes d’une gentillesse extrême, et tant de bienveillance envers ceux et celles qui les aiment.  Les Cambodgiens sont plus qu’un peuple attachant, c’est un peuple marquant. Mais tout comme la lune et la nuit, il faut aller au-delà des zones d’ombre, il faut explorer au-delà des apparences pour les trouver.  Car il ne faut pas oublier, la discrétion ici est une valeur importante.  Mais lorsque l’on va plus loin, on voit que c’est un peuple joueur, rieur, authentique et profond.  

Je termine en vous invitant fortement à aller à leur rencontre et de cherche ce petit bout de lune qui vous poussera vers la véritable union avec les Cambodgiens.  Et je me répète encore une fois, mais je sais que je reviendrai dans ce pays magnifique.  Le pays mais surtout cette chaleur humaine me manquera… Je ne sais pas quand et comment, mais on verra ou la Lune me guidera.

Marie Laure, Alain, Prince et son oncle
Annette
Vuthy
Roshan
La lumière Cambodgienne, ou celle de Bouddha. C’est selon!

Stéphane

Notes :

Voici quelques liens pour vous afin que vous puissiez vous-même construire votre aventure.

Quelques détails démographiques du Cambodge https://fr.wikipedia.org/wiki/Démographie_du_Cambodge

Le Khmer House Hostel de Kep, l’Hostel de Sokkhim https://www.facebook.com/pages/category/Hotel/Khmer-House-Hostel-1477240699237510/

La ferme Boo Tree de Christopher Gow à Kampot https://kampotpepperdirect.com

Le site de Stéphane Devos, le Champas Lodge toujours à Kampot https://www.champalodge.com

Les hôtels Feliz gérés par Arun à Phnom Penh https://www.felizurbanhotel.com

Senghong, le gentil chauffeur de Tuktuk de Phnom Penh https://www.facebook.com/chim.senghong.56

le Balcony de Kratie, projet de Pierre https://www.tripadvisor.fr/Hotel_Review-g729351-d1538817-Reviews-Balcony_Guesthouse-Kratie_Kratie_Province.html

Reasmey Cheanich Hotel, celui de Nika à Kampong Chan https://www.facebook.com/Reasmey-Cheanich-Hotel-148378471993306/

Vuthy et son école à Kampong Chnang https://www.facebook.com/keo.vuthy.140

Borey et son partenaire Tin, guide à Angkor https://www.facebook.com/Nut.Chanborey