La Rochelle-France
Il y a quelques temps, une professeur de l’école St-Eugène de Beauharnois a eu une super idée. Marie-Laurence Montpetit fait voyager ses élèves de douze ans par le monde, à travers un journal voyageur. Ce journal « papier » qui se promènera de mains en mains, à travers le monde afin de faire vivre à sa classe une expérience de voyage unique. Et lorsque j’ai reçu le journal de Mélodie de Monique, je me suis dis que ce journal entre en plein dans la mission même du Voyageur des Âmes. Celle de faire vivre aux autres la mission humaine du voyage.
C’est alors que je me suis proposé, tout comme l’agent de bord du film « Amélie Poulain », de transporter avec moi ce journal et le faire voyager au gré des personnes que je rencontre afin de faire vivre, pendant quelques lignes, la vie de ces personnes. En quelques jours, le cahier est allé de Montréal, vers Paris et maintenant La Rochelle. Dans quelques jours il ira à Lille et qui sait le cahier me portera vers l’Afrique, soit la Tunisie, Le Maroc, la Cote d’Ivoire et le Gabon. Et ou il ira ensuite, je ne peux vous le dire. Le cahier dans mon sac apporte tout plein d’expériences.
Donc, ces quelques jours à La Rochelle nous a amené bien sûr en famille ou c’était l’anniversaire de notre grande Lou de 7 ans. Mais cette visite nous a aussi porté en Patagonie au sud du Chili. Cette terre inhospitalière au bout du monde, nous a été présenté via un film d’aventure « Ultima Patagonia » sur cette vie au delà du monde connu, un endroit ou même l’homme a eu de la difficulté d’y mettre les pieds. Cette terre ou il tombe 10 fois plus d’eau qu’a La Rochelle, ou les précipitation peut atteindre deux centimètres à l’heure, et ce pendant des jours, ou la température oscille entre 6 et 0 degré l’été, ou les formes de vie terrestre sont quelques cervidés, des mousses des hépatites, mais avec des forets primaires luxuriantes, d’un vert fluo, et quelques petits oiseaux. Un terre qui n’a pas vu d’homme depuis des centaines d’années. Presque « Terra Incognita »
Un peuple s’y est portant installé pendant plus que 5000 années, mais qui a été décimé par la colonisation européenne. « Les nomades de la mer » qui était jadis plusieurs centaine en 1850, ne sont maintenant que 19, perdu sur une ile reculée. Ce peuple, qui vivait nu à des température oscillant les 0 degrés, il ne reste que quelques survivants qui racontent ce qui reste de leur tradition orale. Ce groupe qui en sont à leur 9e visite dans ce pays lointain nous présente en 120 minutes, des expériences d’une vie entière…
Mais lors de ce Festival du Film et du Livre d’Aventure (Le FIFAV) nous a aussi porté au Tibet, ou une magnifique exposition de photos a permis de toucher a un autre parcelle perdu du monde. Ces clichés qui ont nécessité des mois et des mois d’attentes pour y arriver à quelques photos MAGNIFIQUES nous fait découvrir le monde sous de nouveaux jours. Ces artistes photographes se sont retrouvés tapis dans la neige, pendant des semaines a attendre, sans rien voir perdu dans leur solitude, a attendre le moment du Saint Graal, le moment ou l’animal se pointera.
On l’oublie souvent, mais en regardant un reportage à la télé ou une photo au mur, ce que l’on voit c’est souvent que quelques secondes, des secondes croquées sur le vif. Mais avant ces secondes magiques, il se passent des jours d’attentes, de misère, de froid, de peur, de doute, ou tous simplement rien ne se passe. Et quelques fois, après les peurs, le doute, la faim, la soif, les douleurs des blessures, le frissonnement, voir les morsures atroces du froid, vient LE moment, le moment tant attendu, celui ou ces artistes pourront croquer LA photo qui sera tellement forte d’émotions, tellement puissante qu’elle efface tous les doutes, toutes les douleurs. Ça y est, la mission est remplie.
Oui le monde est grand, et est magnifique. Ce monde qu’il soit a des milliers de kilomètres de chez vous, mais aussi dans votre petit jardin, n’attends simplement que vous découvriez. Et pas seulement avec vos yeux, vos oreilles, votre bouche, votre touché, mais aussi avec votre coeur.
Et pour finir, si je me permet de paraphraser Saint-Exupery, je dirais qu’en voyage, encore plus qu’ailleurs, l’important est ce que l’on voit par le coeur.
Bon dimanche à tous
Stephane.