Amsterdam- Le miracle Hollandais Partie 1

Bonjour à tous

Voici une chronique que j’avais écrite en mai 2017, lors de ma visite éclair à Amsterdam. Heureusement que Facebook a gardé les archives. Il me fait plaisir aujourd’hui de vous publier ces impressions de l’époque.

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Chronique d’Amsterdam partie 1 

Que c’est intéressant l’histoire des Pays Bas. Je me suis toujours demandé comment un si petit pays, sans trop de ressources naturelles, pris entre des nations puissantes comme la France, l’Allemagne, l’Espagne le Portugal et l’Angleterre a réussi au fil des siècles à faire son chemin et être encore et toujours un acteur international de haut niveau. 

Et en regardant Amsterdam aujourd’hui et en lisant sur l’histoire de ce pays, je crois que je commence à comprendre. Les néerlandais sont à priori des marchands qui aujourd’hui encore ont compris, avec une vision très pragmatique que pour survivre, il faut avant tout être là ou l’action se passe. Le commerce, voilà ce qui est important. Et surtout, tout le monde doit y mettre du sien. Tout comme les Phéniciens de l’antiquité.

Et cette recherche du commerce ont amenés les Hollandais à coloniser tant l’Asie, que l’Afrique que les Amériques. 

New York fut colonisé par les Hollandais (qui s’appelait à l’origine Nouvelle Amsterdam)
L’Acadie fut colonisé par les Hollandais
L’Afrique du Sud fut colonisé par les Hollandais
L’Indonésie fut colonisé par les Hollandais 
La Nouvelle Zélande fut colonisé par les Hollandais. ( La Zélande est une province des Pays bas. )
Les premiers marchands de thé au Japon étaient les Hollandais
Le Brésil fut colonisé par les Hollandais. 

Donc, ils ont compris rapidement que lorsque qu’on est petit, il faut sauter le plus rapidement possible sur les ressources les plus grasses avant que les gros arrivent. En management, on l’appelle la stratégie du ouistiti.

Le ouistiti est un petit singe qui vit à proximité des grands singes, et ce depuis des siècles. L’évolution leur a appris que lorsqu’on est petit, il faut profiter de cet avantage avant que les gros gorilles se lancent sur le magot. Et que finalement, le ouistiti n’a pas de territoire fixe. Il est toujours en mouvement. Il cherche toujours l’opportunité de se nourrir. Et finalement, lorsque la source de nourriture devient connus, les gorilles s’y rendent, et les ouistitis laissent le territoire.

Ainsi ils étaient les premiers à exploiter les mines d’or d’Afrique et les terres riches, les fourrures de l’Amérique du Nord, les épices d’Asie et d’Inde, le thé de Chine et du Japon et bien d’autres.

C’est aussi les hollandais qui novateurs, ont toujours été le symbole de la vitesse et de l’innovation. Ce sont les navigateurs hollandais qui ont inventé les premières navettes ultra rapide de l’époque, les skipper, dans le but de déplacer les denrées les plus payantes le plus rapidement que possible. On ne se bat pas, on court.

Et lorsque les « Gorilles » débarquent pour prendre le territoire, incapable de se battre à armes égales, ils vont vers d’autres ressources.

C’est ainsi qu’ils ont laissé la place aux Britanniques, aux Français, aux Portugais, aux Allemands ou aux Espagnols. Mais avant de partir, ils se sont assuré de pouvoir bien remplir les coffres et non pas de dilapider la fortune, mais bien l’entretenir et la faire grandir. 

Bien entendu, la Hollande n’est pas a l’abris des coups de gueule de la monarchie, de la politique, de la guerre et du marché. Et que bien qu’elle ait tenté de se défendre, elle a abdiquée et recherché d’autres ressources ailleurs.

Car après les guerres de religions, les guerres et plus récemment, le syndrome qui a été connu sous le nom du « mal hollandais ». Dans les années soixante, l’arrivée de capitaux étrangers massifs ont fait envoler la monnaie néerlandaise, le Florin, ce qui a résulté d’une chute dramatique du pouvoir d’achat des hollandais. Un phénomène encore présent que nous vivons chez nous en Alberta. 

C’est ainsi qu’après avoir laisser les colonies, ils sont devenu l’un des plus grands assureurs de bateau avec les britanniques. Et bien plus tard, ce fut les premiers à exploiter les riches gisement de pétrole de la mer du nord, Et qui sait dans quoi ils se sont impliqués encore. Mais une chose est sûre, ils étaient là bien avant tout le monde.

Aujourd’hui, les néerlandais ont compris rapidement le pouvoir de la Haute Finance. Ainsi ont retrouvé ici l’un des plus grande concentration de banques ou d’institutions financière dans le monde (après le Luxembourg et la Grande Bretagne).

Ils ont compris l’impact de l’image. Les Pays-Bas est l’une des nations olympiques les plus reconnues. Mais dans des sports spécifiques. Vaut mieux être le meilleur dans peu de disciplines qu’être moyen dans plusieurs. Une philosophie qu’ils appliquent tant aux affaires qu’au sport.

Ils ont compris le pouvoir de l’argent touristique. Ici tout est fait pour attirer les capitaux étrangers. Doucement, subtilement et sans violence. 

Et finalement ils ont compris bien avant tous le monde l’apport financiers que peux apporter les éléments dit « illégaux » tel que la marijuana, les champignons hallucinogène et la prostitution.

Ici c’est légal, et légiféré. C’est contrôlé, surveillé et bien sûr taxé. Pas trop, mais juste assez pour que ce petit état sans trop de ressources, reste un acteur économique mondial. Ils ont compris que les humains sont ce qui sont, et qu’il y aura toujours des gens pour payer. Alors, pourquoi pas en faire profiter le pays.

En fait, les néerlandais sont les commerçants du monde. Il font du commerce tout le temps autant que d’autres nations produisent ou d’autres se plaignent. Ici pas de plaignard. Ce que je vois des néerlandais, ce sont des gens qui aiment la joie de vivre, qui sont positifs et qui ont confiance. Les quelques conversations que j’ai eu dans les bars ici me donnent confiance en cette jeunesse, qui est bien conscient que s’il veulent réussir, cela ne dépendra que d’eux, des idées qu’ils vont trouver et les efforts qu’ils vont déployer. Ici ou ailleurs. Car ils sont mobiles les néerlandais. Ils savent que pour avoir du succès il faut sortir de son pré, et être ouvert au monde. Ils sont maître de leur destin.

Et que si on veut avoir un paradis, il ne suffit pas de demander à Dieu, à la nation, au patron ou à son roi. Ici on ne croit pas l’état providence. Ici on fait sa route avec au centre de son cœur, sa nation, sa langue et ses aspirations. Il faut se sortir les doigts du … comme disent mes amis français. 

Alors je ne sais pas où iront les Hollandais de demain, et que malgré les revers de fortune, les guerres et les destructions de leur économie, ils ont toujours su trouver le prochain trésor. Il est difficile de prévoir l’avenir, mais je commence à penser que les Hollandais y seront, et ils auront trouvé avant les autres où est l’argent.

Je continue demain la visite des musées. On verra si mes convictions tiendront la route !

En attendant, je sors mes euros dans une caisse ING, je bois une Heineken et je contribue encore très probablement au trésors public et privé des Pays- Bas.

Ciao d’Amsterdam

Steph