Un magnifique séjour à Phnom Penh. Effectivement je crois que Phnom Penh est devenu numéro deux (après Hanoi) de mes endroits préférés du voyage.
Oui la ville a de très beau atouts ( des temples, des magnifiques vues) mais ce n’est pas pour cela que j’ai adoré la ville. En fait Phnom Penh est une ville où il fait bon vivre. Les gens ici sont fondamentalement gentils et veulent vraiment aider. Oui il y a certainement des gens qui poussent un peu mais ils sont en minorité. Ici pour la plupart du temps est « vivre et laisser vivre ».
Mais la la ville est en plein changement. Les capitaux étrangers sont vraiment présents ce qui fait peur à une partie de la population cambodgienne. Oui les chinois achètent en masse et construisent à des vitesses folles. Mais aussi les japonais (beaucoup d’infrastructures), les vietnamiens (qui contrôlent le marché de la bière et du bois, telecom) les français (pétrole, grande marque), les malaisiens ( nouveaux ponts et écoles), des Coréens (voitures, finance, telecom, immobilier), des allemands (infrastructures) et aussi les canadiens et les luxembourgeois pour le marché de la finance. Une des grandes banques ici la ABA est une filiale de la Banque Nationale du Canada avec le siège social à Montréal au Québec). De plus, le groupe Manuvie est aussi installé dans l’assurance et l’investissement. Et bien sûr, j’oublie tout ceux que je ne vois pas. Donc ici c’est un peu le far west. À qui prendra un peu plus de part de marché.
Et les Cambodgiens dans tout cela?
Oui ils voient les étrangers d’un bon œil mais ils ont fondamentalement peur de voir leur pays changer. Ils voient bien les autres prendre les parcelles voire des pans entiers de terrains et ils ne sont pas sur ce qui restera pour eux. J’ai passé beaucoup de temps avec Senghong un sympathique chauffeur de TukTuk que je recommande fortement. Ce gentil garçon de 36 ans, papa de deux enfants, vient de se lancer dans le TukTuk après avoir passé des années dans la restauration. Il travaille dur pour sa famille. Il a contracté un prêt de 1300USD pour acheter son TukTuk pour qu’il puisse augmenter son salaire, passant de 250 USD par mois à environ 300 USD.
Il m’a raconté son histoire. Je vais probablement en parler lors d’une prochaine chronique du Voyageur. Une très belle histoire fait de courage et de force du travail.
Mais, tout n’est pas noir. Selon Stephane Devos un très sympathique belge installé à Kampot, une nouvelle classe moyenne commence à se créer et on la voit ici à Phnom Penh. Ces managers intermédiaires vont travailler dans ces entreprises et commence à se former ici et à l’étranger. Il y a ici plein d’écoles et d’Université. Mais bien sûr, tout cela coûte cher et les capitaux étrangers, que ce soit pour les infrastructures que pour les individus, sont les bienvenues. Ce qui fait qu’ici à Phnom Penh, meme c’est un pays en développement, le coût de la vie est assez cher, toute proportion gardée. Et en fait, je dirais qu’à voir le Cambodge se développer, cela ne nous dérange pas trop. Car lorsque l’on donne un dollars ici, ça change une vie.
Avec Senghong, nous avons passé deux jours à sillonner la ville et nous avons terminé dans une restaurant qu’il a choisi. Un restaurant qui pour lui était inaccessible et qui pour moi était pas si cher. En fait, 10 USD pour un repas était pour moi une certaine somme mais pour lui c’était un trésor. Nous sommes passé au marché, j’ai acheté quelques vêtements pour ses enfants. Encore une fois, pour moi quelques dollars mais pour lui un grand trésor en ce jour de Saint Valentin.
L’hôtel où j’étais, ultra propre et avec un personnel aussi sympathique que l’équipe d’Hanoi Anh, Thông et Thuy, dévoué et magique.
Finalement fidèle à mon habitude, je ne parlerai que très peu des misères du passé , de l’effroyable guerre civile et du régime de Pol Pot. Encore une fois, les horreurs de guerre sont présents dans les mentalités. Moins présents que ce que j’ai vu au Vietnam, mais les souvenirs restent. Les vieux en parlent… un peu…
Oui les cambodgiens n’ont pas oublié que les Vietnamiens ont sorti le tyran du pouvoir, mais ils n’oublient pas que chemin faisant les Vietnamiens et les Thaïlandais ont aussi commis des atrocités et ce peu importe la couleur de l’uniforme des Cambodgiens. Mais bon c’est la guerre et cela les forgent. Ils regardent définitivement devant.
Ce que je vois dans cette petite capitale, c’est l’espoir, les peurs, les ambitions et l’avenir. Certains ont plus peur, d’autres y voit un avenir heureux. Et bien au-delà des morceaux de plastique un peu partout, ce que l’on voit lorsqu’on regarde un peu plus loin, c’est un pays qui change.
Rapidement, mais comme la marée qui monte vite dans explosions, sans révolution, sans éclats, juste des sourires timides, et une puissance Yin qui poussent à la réflexion.
Ciao ciao et voici les quelques photos du jour.
Stephane.
PS pour contacter:
Senghong voici son mail: Chinsenghong1982@gmail.com
Pour contacter Stephane Devos:
https://www.champalodge.com/
Pour contacter Feliz Hostel:
https://www.felizhostel.com/