Je commence tout juste à prendre la température de ce pays, de ce peuple. Tout comme les autres sociétés de la région, l’empire birman fut aussi l’une des sociétés les plus prolifiques en son temps, tant au niveau de l’Art qu’au niveau de société. Profondément ancré dans le bouddhisme, les Birmans ont construit ici, un territoire sacré immense, voir gigantisme. Un site archéologique immense de près de 50 km, que l’on commence tout juste à comprendre, ou d’explorer. Car ici les temples sont millénaires, mais on n’en connait que très peu sur leur histoire.
Quelques mots d’histoire, question de vous mettre l’eau à la bouche. Comme à mon habitude, je ne vous ferai pas un cours d’histoire, et je vous invite à consulter le site suivant si vous voulez en connaitre plus.
Bagan était la capitale du royaume de Pagan, le Premier Empire birman, entre le IXe et le XIIIe siècle. L’origine a été rapportée la première fois par « la chronique du Palais de Cristal des rois de Birmanie en 1829, commandé par le roi Bagyiadaw qui est décédé en 1837. En résumé, les rois successifs ont commandé la construction de plus de 28 000 temples dans la région. Mais cette construction massive à aussi contribué à la perte du royaume. Car au fil du temps, la construction toujours plus importante a créé dans la région une pénurie d’impôt. Car le Royaume se nourrissant des taxes et des impôts, se voyait de plus en plus en manque de fonds, car les temples, étant exclus d’impôt et par la suite les villageois qui entretenaient ses temples étant aussi exclu d’impôt, le Royaume c’est retrouvé à la banqueroute, créant ainsi la chute de l’empire Pagan. Finalement, la menace expansionniste des Mongols a donné le coup de grâce à cet empire fragile qui est tombé vers 1297.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Royaume_de_Pagan
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bagan
Depuis le début du XXe siècle, Bagan est un territoire visité par de nombreux visiteurs. Au début du siècle par des hordes de pèlerins birmans, et depuis une cinquantaine d’années des touristes internes, Bagan est habitué à ces visites successives de ses visiteurs, venant chercher la foi, mais aussi l’exotisme.
En 1975, la vie de Bagan changea rapidement, étant situé au-dessus des deux plaques tectoniques Indienne et Eurasienne, la région est sujette à des tremblements de terre. Celui de 1975 fut majeur, et des 6000 temples qui restaient debout à cette époque, plus que 2 600 ont été sauvés. De plus, les villageois s’étaient installés au fil du temps un peu partout autour des temples, ce qui a causé à l’époque de nombreuses pertes, tant humaine que matérielle. Ainsi, suite à cet événement, le gouvernement a imposé la délocalisation des villageois installés autour, afin de les regrouper dans trois villages, Bagan, New Bagan, et Nyaung U.
En 2015, un autre tremblement de terre a aussi fait trembler la région, forçant la création de la zone archéologique, et limitant ainsi l’exploitation des ressources sur l’ensemble du terrain. Ainsi, la zone est maintenant protégée de toute exploitation, autre que l’agriculture et l’élevage de subsistance. Ce qui est excellent pour l’environnement, mais ce qui est catastrophique pour la population, n’ayant que l’industrie touristique afin de faire vivre la région.
Le Myanmar s’est ouvert sur le monde à partir de 2011, suite à des décisions politiques. Entre 2011 et 2015, le tourisme étranger a commencé à entrer au pays, découvrant cette culture inaccessible jusqu’à maintenant. Mais suite aux événements de 2015 et d’autres courants politiques dont je ne ferai pas mention, le tourisme mondial s’est effondré dans ce pays qui en a bien besoin. Donc, on le sent ici à Bagan, ils ont besoin des touristes pour se développer, mais cette année est de loin la plus difficile. Nous sommes à la fin de la saison haute ici, et cette année a été la plus difficile depuis 2011 selon les acteurs sur le terrain.
Territoire sacré obligeant, les motobikes à moteur sont limités aux locaux qui avaient leur moto avant 2015. Les autres doivent maintenant avoir des motos électriques. De plus, le vol à moteur en basse altitude est interdit dans la région, seules les montgolfières sont permises. Le site historique de Bagan est comme une « Église de 52 km2 ». En fait l’ensemble est impressionnant.
Ici à Bagan, j’ai bien sûr lié des amitiés vraiment fantastiques. C’est la preuve que lorsque l’on prend le temps de faire les choses, et que l’on est disponible, les choses magiques peuvent arriver.
En premier, Sergio et Anna, un couple d’espagnol habitant maintenant à Dublin. Un couple vraiment charmant, où nous avons parlé de la vie, mais de la Catalogne, du pays Basque, de l’Espagne, du Québec, et de la vie dans un monde mouvant.
Un jeune couple de Français (dont j’ai oublié le nom je m’en excuse) lui sociologue et l’autre professeur d’histoire. Nous avons eu beaucoup de plaisir à regarder le monde historique et sociologique de nos deux pays, et comment la sociologie ne s’applique pas uniquement aux grands fondements universitaires.
À ce groupe de jeunes cinéastes québécois, mené par la réalisatrice, Frizou Alain, qui monte un court métrage sur une histoire totalement originale. En fait, ce groupe dynamique, motivant est surtout optimiste dans la vie, qui sans le savoir, on réalisé un des rêves de ma jeune vingtaine. C’est intéressant de voir que les boucles se bouclent tout doucement.
Finalement, cette randonnée dans ces lieux saints donne aussi l’occasion de préparer les bilans. Car mine de rien, j’en suis au dernier trait de cette aventure. Et que finalement ici à Bagan, j’ai pu commencer à attacher les fils de mon histoire, et faire la paix avec quelques traces du passé.
Voici les photos pour vous permettre de vivre un peu ces moments.