Bergerac- Le pays de Cyrano

Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme !

On pouvait dire… Oh! Dieu!… bien des choses en somme.

En variant le ton,-par exemple, tenez:

Agressif: Moi, Monsieur, si j’avais un tel nez,

Il faudrait sur-le-champ que je me l’amputasse ! 

Amical: Mais il doit tremper dans votre tasse !

Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap! 

Descriptif:  C’est un roc ! . .. c’est un pic ! . . . c’est un cap !

Que dis-je, c’est un cap ?. .. C’est une péninsule ! 

….

Bergerac a toujours été pour moi une ville un peu mythique. Oui certainement à cause du grand Cyrano. Cette fabuleuse pièce d’Edmond Rostand et ce personnage de fiction, plus grand que nature, illustre bien l’humour et la dérision toute française, un amour des mots et de la poésie qui me baigne lorsque je suis ici.

Donc venir ici à Bergerac fut une belle histoire de cette petite ville de Dordogne. Mais à part Cyrano, que connait on de cette ville? Peu de choses en fait.

Ainsi pour ceux qui comme moi en connaissait très peu de cette ville, voici une petite description historique, issu du site de la ville de Bergerac:

« Ayant dû sa fortune à l’ouverture que lui a donnée la Dordogne sur l’Atlantique et ses horizons vers lesquels elle expédiait les vins de son grand vignoble, elle demeure la petite capitale de ce Périgord méridional, heureux pays de terres à blé, de vignes et de vergers à l’histoire modelée par d’aussi anciennes qu’étroites relations de négoce avec les îles Britanniques, les Pays-Bas, la Baltique.

Ancrée dans cette tradition d’échanges léguée par son passé de ville de grand commerce, son aéroport a pris aujourd’hui le relais de son ancien port fluvial pour qu’elle reste l’une des portes par lesquelles les rieurs et fertiles terroirs aquitains s’ouvrent à l’espace européen. »

Oui Bergerac a fait sa fortune sur le chemin des grands transports de vin, de raisin, de denrées le long de la Dordogne, via des immenses barges qui sillonnaient la Dordogne aux belles époques des échanges fluviaux. On raconte même que le long de la Dordogne, les ouvriers temporaires construisait des longues barges qu’ils faisaient couler le long de la Dordogne pour ensuite vendre leurs bien sur les grands marchés de Bordeaux, ou ces même ouvriers vendaient même le bois de la construction des barges… Une fois le transport terminé, ces ouvriers remontaient la Dordogne à pied, en faisant çà et là des travaux menus, afin de gagner leur vie. En fait ce cycle qui pouvaient durer de 8 à 10 mois, était repris l’année d’ensuite. En fait la vie autour de la Dordogne étaient souvent ponctuée de ces aller retour. Et Bergerac en était un hub important, récoltant au passage droits et taxes.

Aujourd’hui, Bergerac a conservé une bonne activités économique, bien qu’elle n’a plus le glamour d’antan. Les touristes (et plus particulièrement les investisseurs anglais) on fait de la Dordogne leur terrain de jeu, qu’il reste encore à découvrir.

Et pour l’histoire, cette ville fut un peu notre ville chérie… Qui sait peut être le le Coach Voyageur y déposera ses valises un jour… On ne sait pas ou la vie nous mènera…

Donc, je vous laisse avec les photos…

À tout honneur… Le Grand Cyrano, l’ambassadeur le plus connu de la Ville.
La gare de Bergerac est un petit bijou de beauté, comme il y en a plusieurs en France. Mais quand même, nous avons vraiment adoré ce petit look agréable.
Nous avons beaucoup apprécié ce petit hôtel de gare, juste en face de la gare. Vraiment pratique mais surtout un hôtel vraiment accueillant, qui nous reçoit avec sa petite famille. Je recommande fortement.
L’église de Notre Dame de Bergerac est vraiment magnifique. Malheureusement un feu et des éboulements ont détruit une partie de l’intérieur ce qui limite l’accès
Mais le Temple protestant est toujours la solide. Et devant, son ambassadeur connu, Cyrano veille au grain afin de défendre sa belle Roxanne.
De plus comme Bergerac a été longtemps une ville aussi protestante, voici l’intérieur du Temple de Bergerac, une simplicité qui détonne avec les décorations des église catholiques.
Le Vieux Bergerac est aussi très mignon a visiter avec ces maisons anciennes et médiévales. N’ayant pas été détruite pendant les grandes guerres, elle a gardé un cachet assez typique.
Et comme dans bien des endroits en France, l’art est partout, qu’il soit ancien ou moderne.
J’ai pu y faire quelques shot de drone. Voici quelques images aériennes
Voila une autre
Voilà une photo prise par hasard et grâce au regard aiguisé de Lou. Observez la dame, Lou s’exclame « regardez c’est le drapeau Français à coté de la gare »… Française jusqu’au bout de l’âme 🙂
Et mes amours de voyage, Ma Chérie et cette chère Lou.

Pour terminer, je vous laisse quelques liens..

La fameuse Tirade du Nez qu’il faut voir et revoir. Voici la version du film, ou la tirade commence à la 2e minutes

Ou une autre version plus claire par un comédien de théâtre

Et finalement, voici le texte intégral:

Extraite de Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand

Cyrano :

Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire… Oh! Dieu!… bien des choses en somme.
En variant le ton,-par exemple, tenez:
Agressif: Moi, Monsieur, si j’avais un tel nez,
Il faudrait sur-le-champ que je me l’amputasse ! 
Amical: Mais il doit tremper dans votre tasse !
Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap! 
Descriptif:  C’est un roc ! . .. c’est un pic ! . . . c’est un cap !
Que dis-je, c’est un cap ?. .. C’est une péninsule ! 
Curieux:  De quoi sert cette oblongue capsule ?
D’écritoire, Monsieur, ou de boite à ciseaux ? 
Gracieux:  Aimez-vous à ce point les oiseaux
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ? 
Truculent:  Ça, Monsieur, lorsque vous pétunez,
La vapeur du tabac vous sort-elle du nez
Sans qu’un voisin ne crie au feu de cheminée ? 
Prévenant:  Gardez-vous, votre tête entrainée
Par ce poids, de tomber en avant sur le sol ! 
Tendre:  Faites-lui faire un petit parasol
De peur que sa couleur au soleil ne se fane ! 
Pédant: L’animal seul, Monsieur, qu’Aristophane
Appelle Hippocampelephantocamelos
Dut avoir sous le front tant de chair sur tant d’os !  
Cavalier:  Quoi, I’ami, ce croc est à la mode ?
Pour pendre son chapeau, c’est vraiment très commode! 
Emphatique: Aucun vent ne peut, nez magistral,
T’enrhumer tout entier, excepté le mistral ! 
Dramatique :  C’est la Mer Rouge quand il saigne ! 
Admiratif:  Pour un parfumeur, quelle enseigne ! 
Lyrique:  Est-ce une conque, êtes-vous un triton ? 
Naïf:  Ce monument, quand le visite-t-on ?
Respectueux: Souffrez, Monsieur, qu’on vous salue,
C’est là ce qui s’appelle avoir pignon sur rue! 
Campagnard:  He, ardé ! C’est-y un nez ? Nanain !
C’est queuqu’navet géant ou ben queuqu’melon nain ! 
Militaire:  Pointez contre cavalerie !
Pratique:  Voulez-vous le mettre en loterie ?
Assurément, Monsieur, ce sera le gros lot ! 
Enfin, parodiant Pyrame en un sanglot :
Le voilà donc ce nez qui des traits de son maître
A détruit l’harmonie! Il en rougit, le traître ! 
– Voilà ce qu’à peu près, mon cher, vous m’auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit :
Mais d’esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n’en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n’avez que les trois qui forment le mot: sot !
Eussiez-vous eu, d’ailleurs, I’invention qu’il faut
Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,
Me servir toutes ces folles plaisanteries,
Que vous n’en eussiez pas articulé le quart
De la moitié du commencement d’une, car
Je me les sers moi-même, avec assez de verve
Mais je ne permets pas qu’un autre me les serve.

Bonne journée à tous alors

Stéphane