Baie Comeau- Entre Mer et Terre

Nous sommes à Baie Comeau… Et bien heureux d’y être, car Baie Comeau pour moi, c’est le vrai pas vers la Cote Nord. Car plus au sud, Tadoussac est bien connu pour l’exploration pour les baleines, et en fait, tout le monde a été un moment ou un autre du coté de Tadoussac. Mais Baie Comeau, c’est différent. C’est le début de véritable exploration pour moi.

Et nous n’avons pas été déçu. Baie Comeau est une ville vraiment charmante, et qui a été pour le moment notre coup de cœur du moment. Et tout cela, non pas parce que la ville est exceptionnelle, ou parce qu’elle a des attraits touristiques uniques, simplement parce que nous avons pu enfin établir une véritable connexion avec les gens. Et plus particulièrement un petit groupe de 8, un samedi matin, lors de la visite culturelle.

Ceux qui me lisent depuis un temps le savent, je déteste que l’on me regarde comme un guichet automatique, ou un touriste que l’on doit nourrir, lui laisser prendre des photos, lui faire un beau sourire de plastique faux, et le faire payer. Malheureusement, le tourisme de masse à mis en place une quantité de ces attraits construites pour les touristes, ou comme le dit les Cowboys Fringuants « il n’y a plus beaucoup de chaleur humaine dans la soupe du jour ». J’avais vu ce phénomène ailleurs, mais je ne l’avais pas senti encore ici au Québec. Mais je comprends que c’est arrivé ici aussi, dans certains endroits, tristement. J’ai sentit cela plus particulièrement à Québec et à Charlevoix.

Il est vrai que dans ce contexte de COVID, ou comme certains employés seraient mieux payé par les aides gouvernementales à rester à la maison, ou plusieurs sont covidanxieux, et que la peur bien implantée dans la tête des gens et entretenues par les groupes de pressions médicaux, syndicaux et médiatiques. Mais bon, ça fait partie de la vie nouvelle, et espéront le, la situation redeviendra dans une certaine normalité l’an prochain.

Mais revenons à Baie Comeau. Avec ses 27 596 habitants, Baie Comeau est la seconde ville en importance sur la Cote Nord. Et cette ville est née, étrangement, de la vision d’un homme qui en avait assez de dépendre des compagnies de papier americaine. Dès 1911, le colonel Robert Rutherford McCormick, le président du Chicago Tribune, souhaite que son entreprise soit plus autonome au niveau de l’approvisionnement du bois et de la transformation en papier. Il venait dans la région par le passé, principalement comme touristes et lors de ses fameuses parties de chasse et de pêche. Il décida d’installer ici sa propre usine de transformation du bois pour en faire du papier pour ses médias. C’est ainsi qu’est né ici, une véritable ville usine, ou comme c’était le cas dans ses époques, l’usine prenait charge l’ensemble de la ville, que ce soit les employés, les ressources les infrastructures et tout ce qu’il fallait pour que la ville fonctionne.

Quelques années plus tard, vers 1919, c’est la demande en électricité qui augmenta rapidement. Étant situé à l’embouchure de la fameuse rivière Manicouagan, des travaux début afin de construire un barrage pour nourrir en électricité les usines qui se multipliait dans la région. Cette rivière deviendra au fil des années, et plus particulièrement dans les années cinquante et soixante le centre du développement hydro électrique du Québec. Nous en parlerons un peu plus lors du prochain article.

Et au fil de ses investissement, c’est en 1934 qu’une demande formelle d’incorporation de la Ville de Baie Comeau (qui était à la base la « Ville de la Baie de Comeau ») fut fondée . Et depuis ce temps, Baie Comeau, c’est bien sur une ville centrée sur ses grandes usines de papier, d’aluminium ou d’électricité, mais c’est aussi un bastion ou la vie est dynamique

https://fr.wikipedia.org/wiki/Baie-Comeau

Mais je vous parlais de la visite historique de ce samedi matin. Hubert, un retraité de l’usine qui est encore en fonction, nous a raconté avec verve et passion les anecdotes de sa ville. Comment, la compagnie a mis tout en œuvre pour créer cette ville en offrant hébergement dans des maisons confortables, des commerces, une vie communautaire et finalement, un environnement fantastique pour l’époque. Quelqu’un avait besoin de quelque chose, l’usine le fournissait. Certainement les pratiques peuvent nous paraitre aujourd’hui à l’extérieur des codes d’éthique applicable. Oui, un peu tous le monde pouvait se servir dans les magasins privés de l’usine, mais comme nous le disions lors de la visite « quelques boites de clous, ou de bois, c’était bien peu payer pour garantir une paix sociale pour une main d’œuvre travaillante, peu payé, et peu instruite, et surtout pour garder le syndicat loin des hommes ». Et surtout qu’a ce moment les compagnies faisaient tellement d’argent que c’était la norme dans ces types de structures.

Aujourd’hui, les choses sont bien différentes, et comme le disait l’un des visiteurs du tout guidé responsable du système informatique, « chaque clou est fiché et tu ne peux pas sortir un stylo sans qu’une cloche à l’entrée ».

Mais parler de Baie Comeau, c’est aussi de parler de son plus illustre citoyen de l’histoire récente, Brian Mulroney, ancien premier ministre du Canada et fondateur de l’entente Canado Américaine, qui a permis a nos deux pays de prospérer. Brian Mulroney est justement le symbole de la dualité francophone et anglophone du Québec, ou encore aujourd’hui, il reste des bastions anglophones fort dans les régions éloignées.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Brian_Mulroney

Pour finir, c’est Napoléon Alexandre Comeau, fils de gardiens de phare né en 1848 qui deviendra plus tard l’un des naturalistes canadiens les plus important, ou plutôt les plus reconnu de la Côte Nord. Entre 1882 et 1914, il participera à la cartographie tant géographique que zoologique de tout la Côte Nord, en collaboration avec de nombreux groupes prestigieux dont le Smithsonian Institution de Washington qui lui permet de présenter des conférences partout en Amérique du nord, de chasser le bison dans le Wyoming et de participer à de nombreuses études dans l’Arctique.

Mais le plus important, ce qui le rendait encore plus populaire auprès des personnes nantis de l’époque, il était surtout de guide privé de la bourgeoisie américaine qui explorait des contrées sauvages québécoise à la recherche d’exotisme…. Finalement, l’influenceur le plus important de l’époque ici, c’était lui. Et cette baie, était SON lieu de prédilection pour ses grandes expédition bourgeoise privée. La Baie de Comeau.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Napoléon-Alexandre_Comeau

Finalement, de notre côté, nous nous souviendront de ce gentil jeune couple de Baie Comeau, qui nous ont raconté leur vie moderne, leurs aspirations, leurs projets et de la rivalité entre Haute Rive et Baie Comeau, du Drakkar l’équipe locale de hockey.

Nous nous souviendrons de ces deux amies retraitées qui sont venue s’établir ici après une carrière dans d’autres régions. Leur gentillesse et leur douceur dans leurs yeux.

Nous nous souviendrons de Hubert le retraité septuagénaire qui marche ces 10 km dans la ville plusieurs fois par semaine pour faire visiter les touristes qui nous nourrit de ces aventures croustillantes.

Nous nous souviendrons de ce gérant d’hôtel, empêtré dans les directives sanitaires tellement contraignantes qui nous a rendu la vie agréable lors du séjour. Nous parlant de la difficulté qu’il avait à jongler sans trop comprendre pourquoi on en faisant tant.

Nous nous souviendrons de ces paysages magnifiques entre terre et mer, ces couchers de soleil et des forêts originales.

Je ne sais pas si j’y reviendrai, mais pour l’anecdote, nous nous sommes laissé tenter par regarder les maisons dans le coin…. Qui sait ou la route nous mènera.

Voici quelques photos.

La Marina de Baie Comeau
Hubert qui commence la visite
La sculpture de Monsieur MCormick
Voici une stèle qui montre les rivalités entre les municipalités. En 1982 Baie Comeau et Haute Rive sont forcée de se fusionner dans l’adversité. Un groupe a acheté ce bout de terre devant l’hôtel de ville pour témoigner. Il est écrit qu’ici git la démocratie. En 1982 ces aventures ont créé des émotions fortes encore présente dans la tête des gens. La stèle sera là pour 99 ans 😉
L’usine aujourd’hui
Quelques puces de sculpture sur le sentier des pionniers. Ici l’œuvre s’appelle moulage. On y voit des moulages de mains et de bras mais aussi des moules. Un clin d’œil avec les hommes et la mer.
la vie du samedi matin dans le parc
Une magnifique église anglicane. Fait particulier dans le but de fusionner les origines anglicanes et protestantes. St Andrew patron des écossais pour les protestants et St George patron des britanniques pour les anglicans.
On voit que les vitraux montre la vie moderne de l’époque. Ici les dragueurs des pitounes.
La magnifique église catholique de Sainte Amélie en l’honneur de la femme de McCormick Amy.
A l’intérieur de magnifiques fresques sur les murs d’inspiration italienne. Comme l’église a commencé sa construction avant la guerre l’ouvrier italien dont je ne me souviens plus le nom, a du arrêter pendant la guerre. Il est revenu après pour terminer.